Agnès Varda : pilier de la rue Daguerre, la réalisatrice est décédée à l'âge de 90 ans

Elle était une figure de la rue Daguerre, dans le 14e arrondissement de Paris, Agnès Varda est morte ce matin à l'âge de 90 ans. En 2014, nous l'avions rencontrée pour un numéro de Paname. Simple, généreuse et légèrement directive, elle nous avait conquis. 

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On peut recevoir un Oscar d'honneur et rester simple et accessible. La preuve avec Agnès Varda. Réalisatrice de talent, elle vivait rue Daguerre depuis les années 1950. Dans son quartier, elle était une figure, un pilier. Pascale vit ici depuis 24 ans. "C'était un bonheur de l'avoir dans notre quartier. Elle était toujours attentive, sincère, elle était authentique. On sentait qu'elle aimait vraiment les gens. On se disait bonjour, en toute discrétion...y'avait pas de différence entre l'image publique et la personne qu'on croisait." Monique, elle, admire la personne publique. Pour elle, c'était "une sacrée bonne femme, un caractère assez trempé. je viens de voir "Visages, villages", je me disais c'est extraordinaire ce qu'elle fait." Richard, lui, est un brin nostalgique. "Elle était tout le temps souriante. C'est quelque chose qui se tourne dans notre vie commune et dans ce quartier en particulier."

"Je ne suis pas nostalgique"

En 2014, nous l'avions rencontré pour un numéro de Paname (à partir de 16'). "Vous êtes nostalgique ?" lui demandait alors Yvan Hallouin. "Non, je suis pas nostalgique parce que c'est très excitant que ça change. J'ai vu grandir des enfants, des petits enfants, je vois qu'ils ne fonctionnent pas comme nous on a fonctionné. Ils aiment leur quartier. Si on habitue les enfants à essayer de comprendre dans quel quartier on est, pas seulement bonjour madame, à essayer d'avoir des informations sur ses voisins, connaître ses voisins, je crois que c'est quelque chose d'intéressant."

Filmer au plus près

En 1975, Agnès Varda décide de filmer au plus près sa rue, ses voisins et commerçants. Elle tourne alors le film Daguerréotypes entre le numéro 70 et le numéro 90. A l'aide d'un câble de quatre-vingt dix mètres qui ne permettait pas d’éclairer au-delà, elle reste attachée à sa maison de la rue Daguerre et, surtout, à l’enfant qu’elle vient d’avoir avec Jacques Demy. "Daguerréotypes n’est pas un film sur la rue Daguerre, expliquait-elle. C’est un film sur un petit morceau de la rue Daguerre, entre le n°70 et le n°90, c’est un document modeste et local sur la majorité silencieuse, c’est un album de quartier, ce sont des portraits stéréo-daguerréotypés, ce sont des archives pour les archéo-sociologues de l’an 2975."


 
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